L’activité immobilière est soutenue : sur douze mois (au 31 mars 2022), le nombre de ventes reste élevé. Et, à quelques exceptions près, le marché reste dans une dynamique exceptionnelle
En revanche, les compromis signés depuis le début de l’année sont en légère baisse de 3% sur les cinq premiers mois de l’année.
Le moral des acheteurs décline, puisqu’ils sont 30% à être favorables à l’achat contre 58% un an auparavant. Le moral des vendeurs reste bon : ils sont 49% à penser que la conjoncture est bonne.
Néanmoins, le constat du décalage entre les projets des acheteurs et des vendeurs est de plus en plus flagrant, et on se dirige vers un marché où le nombre de cédants l’emporterait sur celui des acheteurs.
Cependant, les prix ont encore progressé : + 7,7%, en juin 2022, contre + 6,7% en juin 2021 et + 3,9% en juin 2020.
C’est en Normandie et en Bretagne que la hausse est la plus forte alors que les prix marquent le pas à Nantes, Lilles, Lyon, Grenoble (+1,5% de hausse maximum) et surtout à Paris, seule grande ville où les prix baissent (-2% sur douze mois).
Pour les mois à venir, on pense que les prix vont continuer leur progression, la baisse du nombre des acheteurs, la hausse des taux des prêts à venir et les contraintes déjà imposées aux banques vont rebattre les cartes.
Les taux de crédit constituent l’élément perturbateur principal qui va bouleverser le marché dans les prochains mois, car, jusqu’à présent, le «robinet» du crédit a permis de doper des transactions.
La hausse des taux qui s’annonçait minime et raisonnable en début d’année a pris de la vitesse. Les professionnels envisagent des évolutions en défaveur des acheteurs. Toutefois , Courtier- Conseil estime que «malgré les hausses de taux successives de ces derniers mois, les Français pourront toujours financer leurs projets immobiliers à des taux très en dessous du niveau de l’inflation (dont l’INSEE projette qu’elle atteindra 6,8% à l’automne) » .
Cependant, «(…) il faut s’attendre à ce qu’il ne soit rapidement plus possible d’emprunter en dessous de 2%». A cette hausse s’ajoute l’obligation pour les banques de respecter le taux d’usure (taux du crédit + assurance + caution + frais de dossier). Or ce taux plafond risque de bloquer les demandes de prêt si l’Etat n’intervient pas rapidement.
«Il est admis de penser que le taux de l’usure va exclure une moitié des demandes de prêt d’ici la fin de l’année”
Des conditions de financement qui ont déjà aussi ralenti tous les projets d’investissement locatifs et de travaux de rénovation énergétiques.
L’horizon du marché immobilier s’assombrit, acheteurs et vendeurs doivent profiter rapidement des conditions encore favorables pour acheter.